L'artiste n'enterre jamais
ses morts...
Il installe leurs images intellectuelles au cœur même de son âme. Et, selon les besoins de l'innovant artistique, le Créateur en lui fait jouer dans la crypte du souvenir, une comédie à ses non-vivants.
Ainsi, habillés de costumes de conscience, les morts se métamorphosent en des projections d'émotions ; ils sont devenus une armée de momies affectives au service exclusif du bâtisseur.
Peut-être qu'une majorité de particuliers croira percevoir une forme d'agressivité malsaine dans cette affirmation.Mais, la fonction d'un créateur n'est pas de ménager ou de maltraiter les susceptibilités. Sa fonction est d'interpeller son prochain.
Si toute interpellation est une violence intellectuelle, cette sollicitation a au moins le mérite de provoquer une remise en question chez ceux qui font le deuil de leurs certitudes erronées.
Oh ! J'entends aussi les soi-disant intellectuels détecter dans ma démarche une forme de délire verbal.
Amis du verbiage stérile, je vous pardonne d'avoir raté votre vie créative. Vous avez eu durant toute votre existence, la querelle comme tablier, afin de cacher la perversion de votre âme.
Moi, Mathius, je prétends qu'une œuvre picturale est une quête de la "vérité" ; autrement, cette composition devient l'excrément non déclaré d'un désir pervers.
Il installe leurs images intellectuelles au cœur même de son âme. Et, selon les besoins de l'innovant artistique, le Créateur en lui fait jouer dans la crypte du souvenir, une comédie à ses non-vivants.
Ainsi, habillés de costumes de conscience, les morts se métamorphosent en des projections d'émotions ; ils sont devenus une armée de momies affectives au service exclusif du bâtisseur.
Peut-être qu'une majorité de particuliers croira percevoir une forme d'agressivité malsaine dans cette affirmation.Mais, la fonction d'un créateur n'est pas de ménager ou de maltraiter les susceptibilités. Sa fonction est d'interpeller son prochain.
Si toute interpellation est une violence intellectuelle, cette sollicitation a au moins le mérite de provoquer une remise en question chez ceux qui font le deuil de leurs certitudes erronées.
Oh ! J'entends aussi les soi-disant intellectuels détecter dans ma démarche une forme de délire verbal.
Amis du verbiage stérile, je vous pardonne d'avoir raté votre vie créative. Vous avez eu durant toute votre existence, la querelle comme tablier, afin de cacher la perversion de votre âme.
Moi, Mathius, je prétends qu'une œuvre picturale est une quête de la "vérité" ; autrement, cette composition devient l'excrément non déclaré d'un désir pervers.
Je m'explique.
Au commencement de la conception picturale, le dessin est primordial pour la construction d'un tableau.
La mise en œuvre d'une image destinée à la couleur, est le pont entre un présent, un instant, un ailleurs et un futur.
En fait, la difficulté de l'élaboration du dessin se situe dans la sacralisation de ses formes.
Car, si toute création artistique est une prétention mentale, il est néanmoins vrai que celle-ci doit répondre aux archétypes universels régissant la communication intelligible entre les hommes.
Personnellement, dans cette quête de la "vérité " pour répondre au silence de mon créateur, je m'en vais puiser les formes de mes dessins dans le désordre affectif de mon âme.Ainsi, la grande douleur se dégageant de mes œuvres est en fait la recherche de réponses.
Paradoxe de la " vérité ", les certitudes ne résistent pas quand elles font face à la sincérité des interrogations.
Cependant, elles interpellent les regardants et c'est en cela que les " Arts " sont indispensables à l'évolution positive de l'Humanité.
L'Homme ne se distingue-t-il pas de l'animal par ses réponses au souffle de son Créateur ?
Le dessin créé, j'accède à la mise en œuvre de l'image par la couleur.
Au commencement de la conception picturale, le dessin est primordial pour la construction d'un tableau.
La mise en œuvre d'une image destinée à la couleur, est le pont entre un présent, un instant, un ailleurs et un futur.
En fait, la difficulté de l'élaboration du dessin se situe dans la sacralisation de ses formes.
Car, si toute création artistique est une prétention mentale, il est néanmoins vrai que celle-ci doit répondre aux archétypes universels régissant la communication intelligible entre les hommes.
Personnellement, dans cette quête de la "vérité " pour répondre au silence de mon créateur, je m'en vais puiser les formes de mes dessins dans le désordre affectif de mon âme.Ainsi, la grande douleur se dégageant de mes œuvres est en fait la recherche de réponses.
Paradoxe de la " vérité ", les certitudes ne résistent pas quand elles font face à la sincérité des interrogations.
Cependant, elles interpellent les regardants et c'est en cela que les " Arts " sont indispensables à l'évolution positive de l'Humanité.
L'Homme ne se distingue-t-il pas de l'animal par ses réponses au souffle de son Créateur ?
Le dessin créé, j'accède à la mise en œuvre de l'image par la couleur.
Son application est
volontaire et toujours spontanée, car l'application des couleurs est le
mouvement qui harmonise l'ensemble du tableau.
En utilisant systématiquement le blanc de la Toile pour créer une lumière générale, je choisis la même technique pour mes toiles que celle de l'aquarelle sur papier.
Cette esthétique crée une profondeur expressionniste naturelle et mystérieuse que je ne retrouve pas dans les autres manières classiques de peindre.
Lorsque l'application des couleurs est convenable, je divise donc, en épousant la spontanéité de mes coloris, l'espace de la Toile par des facettes.
Ces prismes affectifs sont une écriture surréaliste ; ils racontent tout ce que je ne sais pas. Au fond de ma démarche créatrice, c'est toujours avec une inspiration poétique que je construis mon œuvre.
En réalité, ces Facettes sont le triomphe de mon ignorance ; elles déterminent en face du Néant, la matérialisation de ma volonté.
Mes Facettes sont l'expression de mon alchimie sentimentale.
Mais en vérité, c'est conscient de notre mortalité et pour signifier l'immortalité de l'esprit sur la matière, que je sature chaque prisme de la Toile d'une lumière tourmentée.
Car, dans ma manière de peindre, l'esprit est toujours symbolisé par une nouvelle couleur dans chaque Facette.
En utilisant systématiquement le blanc de la Toile pour créer une lumière générale, je choisis la même technique pour mes toiles que celle de l'aquarelle sur papier.
Cette esthétique crée une profondeur expressionniste naturelle et mystérieuse que je ne retrouve pas dans les autres manières classiques de peindre.
Lorsque l'application des couleurs est convenable, je divise donc, en épousant la spontanéité de mes coloris, l'espace de la Toile par des facettes.
Ces prismes affectifs sont une écriture surréaliste ; ils racontent tout ce que je ne sais pas. Au fond de ma démarche créatrice, c'est toujours avec une inspiration poétique que je construis mon œuvre.
En réalité, ces Facettes sont le triomphe de mon ignorance ; elles déterminent en face du Néant, la matérialisation de ma volonté.
Mes Facettes sont l'expression de mon alchimie sentimentale.
Mais en vérité, c'est conscient de notre mortalité et pour signifier l'immortalité de l'esprit sur la matière, que je sature chaque prisme de la Toile d'une lumière tourmentée.
Car, dans ma manière de peindre, l'esprit est toujours symbolisé par une nouvelle couleur dans chaque Facette.
L'œuvre à ce stade de
construction doit apparaître comme un immense champ de linceuls aux mouvements
troubles et émotifs pour le regardant.
Et afin que chante la Lumière d'une tendresse infinie, j'achève le Tableau en saturant les prismes estimés essentiels par d'autres couleurs pour obtenir l'expression voulue.
Mes Facettes à l'image de la musique, sont une harmonie allant vers la vérité du mouvement…
"Comment peut-il tenir un discours aussi affirmatif !" : penseront les médiocrates...
"Pour qui se prend-t-il !" : murmureront les faux-culs…
"Mais, qui est-il?" : s'interrogeront les plus candides…
Je me répète donc.Je suis tout simplement un homme libre et de bonnes mœurs répondant au souffle de son Créateur.
Enfant ayant raté le concours d'entrée à l'école maternelle, je suis la pure expression de ma volonté.
Homme vivant passionnément depuis sa naissance pour l'Art, je retransmets l'espoir sans me préoccuper des aléas mercantiles de la vie de tous les jours.
L'Art est le témoignage de l'espoir.
Chacun d'entre nous a sa propre lumière ; et cette lumière est la palette par laquelle notre conscience se distingue du vulgaire.
Ainsi, à l'image d'une voiture n'ayant pas de moteur, un peintre sans couleurs est une âme sans conscience.
Et afin que chante la Lumière d'une tendresse infinie, j'achève le Tableau en saturant les prismes estimés essentiels par d'autres couleurs pour obtenir l'expression voulue.
Mes Facettes à l'image de la musique, sont une harmonie allant vers la vérité du mouvement…
"Comment peut-il tenir un discours aussi affirmatif !" : penseront les médiocrates...
"Pour qui se prend-t-il !" : murmureront les faux-culs…
"Mais, qui est-il?" : s'interrogeront les plus candides…
Je me répète donc.Je suis tout simplement un homme libre et de bonnes mœurs répondant au souffle de son Créateur.
Enfant ayant raté le concours d'entrée à l'école maternelle, je suis la pure expression de ma volonté.
Homme vivant passionnément depuis sa naissance pour l'Art, je retransmets l'espoir sans me préoccuper des aléas mercantiles de la vie de tous les jours.
L'Art est le témoignage de l'espoir.
Chacun d'entre nous a sa propre lumière ; et cette lumière est la palette par laquelle notre conscience se distingue du vulgaire.
Ainsi, à l'image d'une voiture n'ayant pas de moteur, un peintre sans couleurs est une âme sans conscience.
Un peintre créateur doit
façonner la luminosité de ses couleurs en fonction de la qualité de son
âme.
Et, l'intensité de chaque coloris sera toujours fonction de ses angoisses.
En créant le "Facettisme", vision transcendée de la composition de la matière vivante, j'ai matérialisé, en emprisonnant chacun de mes traits, ma spontanéité.
Et, pour créer des espaces fermés qui subliment la complexité de la réalité quotidienne, j'ai inventé une nouvelle forme picturale en donnant à mes couleurs une tonalité musicale.En conclusion, c'est grâce aux effets musicaux de mes Facettes que j'ai réussi à symboliser par l'illusion, une nouvelle dimension de la réalité du monde d'aujourd'hui.
Pour une exposition à Tahiti il y a de ça de nombreuses années, j'essayais d'expliquer ma démarche de cherchant artistique en écrivant ceci :
" Les Tropiques font chanter l'imagination.
Celui du Nord procure l'illusion d'une solitude comblée de fantasmes et assouvie par les caresses du soleil.
De l'aube au crépuscule, les alizés lient le parfum des fleurs aux soupirs océaniques.
La nuit venue, les couleurs emplissent l'esprit du désir d'être beau.
Le Tropique du Sud est mystique ; il appartient aux vacances des Dieux.
Et, l'intensité de chaque coloris sera toujours fonction de ses angoisses.
En créant le "Facettisme", vision transcendée de la composition de la matière vivante, j'ai matérialisé, en emprisonnant chacun de mes traits, ma spontanéité.
Et, pour créer des espaces fermés qui subliment la complexité de la réalité quotidienne, j'ai inventé une nouvelle forme picturale en donnant à mes couleurs une tonalité musicale.En conclusion, c'est grâce aux effets musicaux de mes Facettes que j'ai réussi à symboliser par l'illusion, une nouvelle dimension de la réalité du monde d'aujourd'hui.
Pour une exposition à Tahiti il y a de ça de nombreuses années, j'essayais d'expliquer ma démarche de cherchant artistique en écrivant ceci :
" Les Tropiques font chanter l'imagination.
Celui du Nord procure l'illusion d'une solitude comblée de fantasmes et assouvie par les caresses du soleil.
De l'aube au crépuscule, les alizés lient le parfum des fleurs aux soupirs océaniques.
La nuit venue, les couleurs emplissent l'esprit du désir d'être beau.
Le Tropique du Sud est mystique ; il appartient aux vacances des Dieux.
C'est le domaine de
l'homme initial.
Dans le Sud, on ne dérange pas impudemment la volupté des caprices ; les jouisseurs deviennent les esclaves du Vide.
Gardien d'obscures cultures, le silence fait le triomphe de la médiocratie.
Le Tropique du Sud est un miroir aux alouettes ; mais, avant tout, c'est le reflet d'une larme de la beauté terrestre.
L'homme y vit ceinturé par l'étrange fréquence musicale d'un Dieu inconnu.
Le Tropique du Sud, c'est le charme du diable sur la terre de Dieu, et Tahiti en est le centre.Nombril du monde, ses cheminées volcaniques surgissent de l'océan pour mieux prouver sa puissance mystique.
L'inexplicable, l'infini, deviennent le pourquoi de l'amour ; c'est la raison du drame humain ; les hommes, par la passion, enchaînent l'histoire au grand mystère de l'éternel.
Dans cette île du Pacifique Sud, l'écoulement du temps est trouble.
Ses habitants intriguent par l'ambiguïté de leur nonchalance.
La tolérance se confond avec l'indifférence.
À l'image des Dieux, les femmes sont des intrigantes dotées du pouvoir des déesses.
Tahiti est le paradis des illusions ; Tahiti est une immense éponge anesthésiante et dévoreuse au milieu d'un désert parfumé de l'odeur de fleurs charmeuses."
Dans le Sud, on ne dérange pas impudemment la volupté des caprices ; les jouisseurs deviennent les esclaves du Vide.
Gardien d'obscures cultures, le silence fait le triomphe de la médiocratie.
Le Tropique du Sud est un miroir aux alouettes ; mais, avant tout, c'est le reflet d'une larme de la beauté terrestre.
L'homme y vit ceinturé par l'étrange fréquence musicale d'un Dieu inconnu.
Le Tropique du Sud, c'est le charme du diable sur la terre de Dieu, et Tahiti en est le centre.Nombril du monde, ses cheminées volcaniques surgissent de l'océan pour mieux prouver sa puissance mystique.
L'inexplicable, l'infini, deviennent le pourquoi de l'amour ; c'est la raison du drame humain ; les hommes, par la passion, enchaînent l'histoire au grand mystère de l'éternel.
Dans cette île du Pacifique Sud, l'écoulement du temps est trouble.
Ses habitants intriguent par l'ambiguïté de leur nonchalance.
La tolérance se confond avec l'indifférence.
À l'image des Dieux, les femmes sont des intrigantes dotées du pouvoir des déesses.
Tahiti est le paradis des illusions ; Tahiti est une immense éponge anesthésiante et dévoreuse au milieu d'un désert parfumé de l'odeur de fleurs charmeuses."
Au début de ce troisième
millénaire, ce texte est toujours d'actualité.
Depuis ma plus tendre jeunesse, je vis la calomnie au quotidien, souillures curieusement entretenues par des membres de ma famille et par ceux se disant des " Frères spirituels "…
Bref, victime de trahisons, j'ai failli mourir de chagrin à plusieurs reprises sur un lit d'hôpital.
En vérité, je me suis trompé par orgueil et me suis douloureusement blessé dans cette île du bout du monde.
Cependant malgré les drames vécus, je suis fier d'avoir créé, par l'illusion, une peinture propre dans un pays où les pervers achètent les consciences pour quelques pièces de monnaies.
Aujourd'hui, je sais que mon œuvre tout entier restera un témoignage d'espoir.
Par ailleurs, si un peintre se prétend artiste alors qu'il n'est pas créatif, il est la proie du mensonge.
Ce médiocre, par sa grossière complaisance, devient le meilleur protecteur des prédateurs de la création artistique.
Un artiste créatif est avant tout un chevalier de la lumière.
Pour lui, combattre le néant, c'est se distinguer de toutes conditions vulgaires.
L'artiste créatif fait sa guerre dans une profonde solitude, et hors de tout monde matériel.
Depuis ma plus tendre jeunesse, je vis la calomnie au quotidien, souillures curieusement entretenues par des membres de ma famille et par ceux se disant des " Frères spirituels "…
Bref, victime de trahisons, j'ai failli mourir de chagrin à plusieurs reprises sur un lit d'hôpital.
En vérité, je me suis trompé par orgueil et me suis douloureusement blessé dans cette île du bout du monde.
Cependant malgré les drames vécus, je suis fier d'avoir créé, par l'illusion, une peinture propre dans un pays où les pervers achètent les consciences pour quelques pièces de monnaies.
Aujourd'hui, je sais que mon œuvre tout entier restera un témoignage d'espoir.
Par ailleurs, si un peintre se prétend artiste alors qu'il n'est pas créatif, il est la proie du mensonge.
Ce médiocre, par sa grossière complaisance, devient le meilleur protecteur des prédateurs de la création artistique.
Un artiste créatif est avant tout un chevalier de la lumière.
Pour lui, combattre le néant, c'est se distinguer de toutes conditions vulgaires.
L'artiste créatif fait sa guerre dans une profonde solitude, et hors de tout monde matériel.
C'est un innovateur devant
impérativement transcender sa condition humaine afin d'atteindre la source de
son verbe :
" Le silence ! "
C'est uniquement à partir de ce silence qu'il répond au souffle de son créateur :
" Il crée. "
La création artistique est une histoire d'amour avec "l'Unique ".
Mon œuvre est un témoignage de la Beauté.
Le souffle artistique a des rapports discrets avec la plénitude universelle.
Une œuvre artistique est une matérialisation de l'essence de l'homme. Par une vulnérable analogie, il peut aussi rappeler l'accouplement entre le mâle et la femelle, car la création artistique est le fruit d'une passion ; pour s'exprimer, elle n'a que la raison du cœur et celle des entrailles.
Ici, s'arrête toute comparaison possible avec le vulgaire...
Lorsque vous passez votre vie à réaliser un fait qui vous possède et qui vous dépasse, le quotidien vous échappe ; il est pour un esprit inventif une réalité encombrante pour toute action créative.
Votre substance conceptrice est attentive à toutes nouvelles découvertes ; c'est elle qui sollicite à chaque instant votre volonté à faire des choix en permanence.
" Le silence ! "
C'est uniquement à partir de ce silence qu'il répond au souffle de son créateur :
" Il crée. "
La création artistique est une histoire d'amour avec "l'Unique ".
Mon œuvre est un témoignage de la Beauté.
Le souffle artistique a des rapports discrets avec la plénitude universelle.
Une œuvre artistique est une matérialisation de l'essence de l'homme. Par une vulnérable analogie, il peut aussi rappeler l'accouplement entre le mâle et la femelle, car la création artistique est le fruit d'une passion ; pour s'exprimer, elle n'a que la raison du cœur et celle des entrailles.
Ici, s'arrête toute comparaison possible avec le vulgaire...
Lorsque vous passez votre vie à réaliser un fait qui vous possède et qui vous dépasse, le quotidien vous échappe ; il est pour un esprit inventif une réalité encombrante pour toute action créative.
Votre substance conceptrice est attentive à toutes nouvelles découvertes ; c'est elle qui sollicite à chaque instant votre volonté à faire des choix en permanence.
Car créer est une remise en question ininterrompue...
Mais, comme les raisons du cœur sont abstraites, si vous ne faites pas très attention à dominer votre passion, votre esprit perd toute la lucidité nécessaire pour matérialiser vos découvertes.
D'ailleurs, vous trouvez ce manque de pénétration chez le peintre qui se prend pour quelqu'un d'autre ; et cela, il faut le dire, il le fait souvent à son insu...
Ainsi, les experts en arts les plus courtois diront de lui très joliment:
" Il peint, à la manière de... "
Il est évident qu'à ce stade du raisonnement, je suis en train de quitter le chemin de la création artistique.
Étant totalement incompétent dans le domaine de la pathologie, je me garderai donc de porter tout jugement.Par contre, je prétends avoir une grande expérience du monde dans lequel j'évolue.
Je privilégie toujours l'observation à toutes actions matérielles afin de ne pas pervertir mon sens de l'objectivité.
Car, sans désintéressement, il n'y a pas de domination possible de ses propres sentiments.
D'ailleurs, le pire ennemi du créateur est la jalousie.
Mère de toutes les corruptions, elle oblige l'artiste envieux à rechercher un entourage complaisant vis-à-vis de ses impostures.
Au fait, la création artistique ne serait-elle pas tout simplement l'ombre de nous-mêmes qui traverse les âges...
Ou bien, ne serait-elle pas plutôt, grâce à sa matérialisation, l'image d'une éternité perdue ?
La mort est un mot futile qui fait peur.
Alors, comme je ne connais rien de la fin, la création artistique reste la passion de ma vie par laquelle je combats mon insuffisance.
Malheureusement, et pour des raisons bassement matérialistes, les artistes initiateurs ont pratiquement toujours été la proie facile des pseudo-amateurs d'art.
En effet, pour les indifférents à l'Humanité, seul l'attrait financier des œuvres qu'ils collectent et qu'ils n'ont même pas eu (bien souvent) l'honnêteté de payer, les guident dans leur choix.
Mais seulement voilà, s'il suffisait d'acquérir des œuvres d'art uniquement pour le plaisir d'arnaquer, ou encore pour leur valeur matérielle, la création artistique serait d'une vulgarité abjecte grâce à son mercantilisme.
En fait, deux catégories de collectionneurs d'art existent : les ânes portant les reliques et les passionnés de la création artistique.
Les premiers sont, hélas, les plus nombreux et, malgré leur grande prétention affective pour les objets ou les choses qu'ils collectionnent, ces ânes ne possèdent une œuvre que pour le profit matériel qu'ils pourront un jour en retirer.
En vérité, apprécier la qualité créative d'une œuvre artistique ne les intéresse pas vraiment.
Leur vrai plaisir, c'est de jouir d'œuvres afin de manifester leur pouvoir sur le monde culturel.
Ces amateurs d'art mesquins, aimant curieusement aussi collectionner les présidences d'associations en tout genre, sont et seront dans l'histoire de l'Art éternellement des ânes portant des reliques, cons et faux-culs mégalomanes.
Dans la deuxième catégorie de collectionneurs, ce sont des amateurs d'art qui sont totalement intégrés au monde artistique.
Ces amoureux inconditionnels de la création vivent intégralement la démarche créatrice de leurs artistes préférés.
Ne supportant pas la médiocrité chez le créateur, ils seront sans pitié si ce dernier essaie de les tromper dans sa démarche.
Par contre, ces collectionneurs d'art, à l'inverse des premiers, sont d'une extrême tolérance pour les états d'âme de leurs artistes.
Et, leur noble démarche est souvent minimisée par nos "experts " critiques d'art.
Cela est d'autant plus regrettable que les critiques journalistiques laissent, par leur ignorance complaisante, une place importante dans leurs louanges, aux artistes bidons, aux suppôts des marchands et aux spéculateurs en tout genre qui se soucient plus des œuvres flattant le client, que du travail créatif de l'artiste.
Camus l'écrivait si bien :
" S'il suffisait que d'aimer, les choses seraient trop simples."
Le doute est l'instrument de la Vérité par lequel la souffrance de l'esprit sain vaincra les consciences perverties par le mensonge.
Le menteur est un des projectiles humains avec lequel l'âme de l'artiste interpelle ses semblables, pour protéger l'humanité du délire affectif répondant au terrible nom de paranoïa.
En effet, à l'image du dernier acte d'une tragédie jouée par des enfants, l'inspiration du créateur va cueillir l'ombre d'une bonne foi sans reflet chez ses pareils et ce, afin de les apostropher sur le mariage raté des hommes avec la Vérité.
À ce niveau de réflexion, les contradictions ou les paradoxes n'ont plus aucune importance sur la majorité des hommes mûrs, car les prismes du déni ont vitrifié, depuis l'enfance, leurs esprits fragiles par une impuissance à pouvoir remettre en question leurs certitudes.Néanmoins, le mensonge altère la vérité, et lorsque la vérité est altérée, et la parole pervertie, le silence devient l'arme la plus terrible du mal.
La calomnie ne vient-elle pas à bout des plus sages ?
Pour être souple à l'égard des défauts inhérents aux conditions humaines, celui qui, par des ambitions obscures, profane par omission la vérité, ne viole-t-il pas la conscience de ceux qui le croient ?
Le viol n'est-il pas la frontière de l'intolérable ?
Or, l'antidote du mensonge n'est-il pas une remise en question de ses certitudes par la critique ?
Cependant, la remise en question -tout comme le bonheur- ne se vole pas ou ne s'achète pas ; elle se mérite...
Pourtant aujourd'hui, c'est paradoxalement avec un deuil au fond des yeux que je perçois, par-delà ma douleur, les tragiques sourires des bourreaux de vérité ne se remettant jamais en question et tout en se faisant passer pour des victimes.
Seul celui qui meurt a l'expérience de la mort.
La remise en question de ses certitudes, ne serait-elle pas la mort de la mauvaise conscience ?
Néanmoins, il est aussi vrai qu'une culpabilisation morbide, engendrée par une existence altérée, fossilise une vie dans une souffrance mentale.
Cela dit, seul celui qui est heureux a l'expérience du bonheur.En effet, à force d'avoir des états d'âme confus, soit par les non-dits ou les secrets conventionnels, le bonheur échappe à sa vie; puis, va s'échouer sur les écueils douloureux des angoisses humaines pour aller mourir aux enfers des existences ratées et disparaître à jamais de la joie de renaître d'un jour différent...
Comment celui qui ne se remet jamais en question peut-il prétendre au bonheur ?
La remise en question n'est-elle pas la clef de la connaissance, pour accéder à l'immuable vérité ?
Or cette inaltérable vertu se révèle à nous par le verbe.
Le verbe ne trouve-t-il pas sa source dans le silence ?
Le proverbe populaire n'affirme-t-il pas :
"La parole est d'argent, le silence est d'or..."
Malheureusement dans notre société, les bourreaux se font passer pour des victimes…
Au moment même où les associations sectaires mettent en péril les démocraties, la liberté est la victime de l'orgueil de minorités d'enragés.
Et, le rayonnement de ces sociétés de fanatiques n'est pas exclusivement de leur fait, mais il est surtout l'aboutissement de situations dominées par l'exclusion, le racisme, et le mépris des pouvoirs traditionnels.
Il est urgent aujourd'hui -au risque de voir un nouvel ordre totalitaire, répéter l'histoire des années barbares-, que les intellectuels et les artistes s'interrogent en profondeur et interpellent leurs semblables sur la définition exacte actuelle d'un "homme libre".
La liberté n'est-elle pas une proposition admise dont tout le monde parle avec désir, mais que très peu connaîtront durant leur vie ?En effet il est permis à peu de personnes de pouvoir agir ou de ne pas agir ; d'être dans un état opposé à sa captivité, à la servitude, à la contrainte ; d'être en somme, et tout simplement, un homme qui gouverne sa vie selon sa raison en l'absence de tout...
Un homme capable de parler en toute liberté n'est-il pas avant tout l'homme sachant vivre dans la solitude de ses pensées, en se mettant à l'abri de toute manipulation mentale ?
N'est-il pas vrai que la liberté, à l'image de la remise en question, ne se donne pas mais se mérite ?
Mais encore, ce pouvoir de devenir libre, ne l'acquérons-nous pas le jour où nous sommes capables de mesurer qu'il est des choses immuables, perpétuelles...
Ainsi la création artistique ne transmet-elle pas des postulats humains selon une tradition remontant aux origines de l'homme ?
La passion, si nous ne la dominons pas, reste le premier écueil de la liberté !
Chacun d'entre nous sait combien la passion réclame de travail sur soi pour maîtriser l'exaltation qu'elle engendre...
L'antidote de la passion, de l'idolâtrie, de l'ardeur, n'est-elle pas la recherche permanente de l'esprit critique ?Extérieurement à cet état, ce n'est jamais la somme des connaissances qui fait l'esprit critique, c'est la liberté et la liberté a un nom :
" La tolérance !!! "
Qui peut affirmer, qu'il n'y a pas d'homme libre sans tolérance ?
Moi j'affirme en ma qualité d'artiste, qu'il n'y a pas de création artistique sans liberté, de liberté sans tolérance et d'art sans humanité.
Tous sectaires ou associations sectaires sont mes ennemis par nature.
Par le témoignage de mon Art, donc je suis.
MATHIUS
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